J’en ai acheté des trucs en Islande ! Notamment une traduction de Hávamál, « Ce que disaient les Vikings »; recueil des pensées didactiques de ces guerriers d’il y a 1000ans.

 

De tous les poèmes « eddiques », Hávamál est assurément un des plus connus et populaire.

La partie d’Hávamál que j’ai acheté laisse de côté les aspects mythologiques et épiques pour ne garder que les pensées du quotidien. Récit eddique unique, puisqu’il ne concerne que le didactique. La didactique était très importante, car chaque individu était responsable de sa propre vie, forgeait sa bonne ou mauvaise fortune et était le maître d’oeuvre de sa propre existence. Et ouais, on se cachait pas derrière les dieux !

Suivre le Hávamál, c’est vivre comme un Viking !

Les Eddas sont pour la culture nordique ce que sont les Vedas pour l’Inde ou les poèmes Homériques des Grecs.

De riches vérités, sources d’inspirations pour les générations futures !

C’est grâce au Hávamál (et aux autres écrits) que la culture païenne (argh) Nordique a survécu; et a été bien plus tenace que d’autres cultes qui n’ont pas résisté bien longtemps au christianisme. Il n’était en effet pas rare au 17e siècle d’entendre des sorciers évoquer la puissance de Thor, Odin ou de Freyr; ni de vouer un culte au feu.

L’origine même de Hávamál est controversée; certains la disent Norvégienne et d’autres Islandaise; et encore d’autres des îles britanniques.

Il est probable que ce soit un recueil bien plus vaste, incluant des pensées bien plus anciennes mais seulement là couchées sur le papier.

Mais les Eddas ont été composés dans les années 700 – 900, cela reste certain.

 

En France, on est plus habitué aux Chansons de geste ou aux romans courtois; mais j’espère montrer que ce chef d’oeuvre de littérature médiévale nordique n’a rien leur envier !

 

Quelques exemples de phrases de sagesse nordique, qui auraient pu être écrite hier, tant l’éthique de Hávamál plonge ses racines dans la confiance et dans les vertus de l’individu :

 

Avis aux convives
En franchissant
d’une maison le seuil
observe avec soin toutes les issues.
Nul ne sait
sur quel banc
se tapissent les ennemis.

 

Acquérir la sagesse
L’invité prudent
qui vient au festin
n’ouvre guère la bouche.
Les oreilles aux aguets
les yeux grands ouverts
ainsi s’acquiert la sagesse.

 

L’opinion des autres
Bienheureux est celui
qui de soi-même reçoit
louange et bon sens.
Car recommandation
venant d’autrui
n’est souvent que mauvais conseil.

 

Responsabilité
Discret et réfléchi
doit être un fils de roi,
et vaillant au combat.
Tout homme devrait
être joyeux et gai
jusqu’à son dernier souffle.

Et une dernière poésie, qui m’a bien fait rire, parce qu’elle est citée dans la chanson d’Amon Amarth – Live without regrets :
Etre la dupe de soi-même
Seul l’insensé
s’il évite la bataille
croit que toujours il vivra.
Mais la vieillesse
le privera du répit
que les lances lui accordent.