Un point hypra important – et connu – de la culture Scandinave est l’écriture runique, inspiratrice de beaucoup de mythes et légendes. Qu’étaient réellement les runes ?
Et surtout : comment écrire des super phrases en Futhark ? 

Selon la légende, l’Elder Futhark (je me la raconte grave); le Futhark Ancien donc aurait été directement créé par Odin, qui, pendu la tête en bas avec une lance dans les côtes (ouais, inventer une écriture ça fait pas rire), aurait eu l’illumination de 16 runes.

Mais échec, il y en avait 24. Je ne sais donc pas d’où viennent les 8 runes qui n’ont pas reçu le Odin Seal of Approval. Je ne sais même pas lesquelles sont visées.

D’un point de vue plus historique, les premières runes découvertes sont datées de -500 environ, et localisées en Scandinavie.

Leur utilité première semblait être la divination et elles étaient des symboles – non pas des lettres. Mais elles devinrent petit à petit un véritable système d’écriture, qui s’étendit sur toutes les terres Vikings; depuis la Finlande jusqu’à l’Islande, en passant par l’actuel Royaume-Uni. D’où évidemment de nombreuses différences entre les langues et langages, avec pourtant une seule et même base.

C’est un alliage cosmopolite de différents langages germaniques (des Alpes au Danemark) qui ont donné l’alphabet runique que je présenterai ci-après, même s’il est très proche d’un clan Germain des Alpes précis (clan des Héruli) qui aurait inspiré tous les autres.

Voici l’alphabet Futhark Ancien (ouais je me suis pas emmerdé, j’ai chopé les images sur Wikipédia) :

f	u	þ	a	r	k	g	w
h	n	i	j	ï	p	z	s
t	b	e	m	l	ŋ	d	o

On remarque qu’ils se sont pas trop foulés non plus pour le nom, puisque Futhark correspond aux 6 premières lettres (fuþark.) Comme si on avait nommé notre alphabet Abcdef.

Mais ça sonne vachement moins bien.

Note : prononciation allemande (phonétiquement, j=y ou w=v par exemple.)

Certaines lettres sont proches du latin (le B ou le T; ou certains caractères runiques qui ressemblent à des caractères latins mais sans avoir le même sens), ce qui semble logique étant donné l’influence romaine sur l’Europe.

Je vous passe les différentes époques du Futhark, on va rester sur l’ancien qui est la base. Encore une fois, je vous recommande l’article Wikipédia sur les alphabets runiques qui est très complet (et exact ! Si si, et je l’ai même lu en entier, et annoté ! :D)

Voilà, vous pouvez désormais épater vos amis en leur écrivant des messages codés en Futhark !
Le mot de la fin :

[Note : il s'agit d'une republication d'un ancien article suite à modifications.]

Suite et fin de l’article Histoire Viking – La Forge et l’Art Viking.

Mes connaissances en matière d’Art Viking étant assez limitées, j’ai repris beaucoup d’informations de cet excellent site internet : La Forêt d’Arduinna. Merci Valentin !

Ci-dessus, les noms des différents courants artistiques Vikings (j’ai trouvé ça qu’en Allemand, mais bon, les noms restent les mêmes !)

Chez les Vikings, tout n’était pas qu’armement, navires et boucliers. Les ornements, l’Art même ! étaient très répandus. Un art caractéristique, celui des entrelacs, qui s’est répandu très vite dans toute l’Europe du Nord ! (Les Vikings étant un tantinet voyageurs !)

Depuis le 7e siècle jusqu’au 12e siècle, ces entrelacs Vikings furent créés et diffusés un peu partout et sous de nombreuses formes : sculptures de figures de proue, décorations guerrières, gravures sur pierres, stèles…
Les entrelacs Vikings tissaient des motifs animaliers la plupart du temps.

L’Art Viking était en premier lieu à destination des seigneurs passés de vie à trépas, qui étaient ensevelis dans des navires somptueusement décorés. Et petit à petit il envahit tous les domaines (militaires notamment) et se mit à représenter plus que des animaux. Mais là, on est au-delà du 12e siècle, art chrétien, donc je n’en parlerai pas, ce ne sont plus les mêmes courants !

L’Art Viking atteint son apogée à Oseberg au 9e siècle (la photo à gauche), avec des motifs caractéristiques de l’Art Viking.
Il ne s’agit pas réellement d’un courant artistique Viking, mais plutôt le témoignage de l’aboutissement de 2 siècles d’orfevrerie suédoise.

Des motifs particulièrement mythologique puisqu’on y voyait souvent représenté des figures du Forn Sidr (ancienne coutume, le « nom » de la religion scandinave), mais aussi toutes sortes d’animaux du quotidien : chevaux, cygnes, dragons… (Oui, du quotidien.)

Après cette période, l’Art Viking n’est plus exclusivement scandinave, mais issu de toute l’Europe du Nord. Logique étant donné l’expansion Viking. On retrouvera notamment une influence irlandaise très forte.

Suivent chronologiquement deux courants assez proches : Borre et Jelling.

Le style de Borre (à gauche) est la suite chronologique d’Oseberg. Il s’agit du courant le plus pur en terme d’influence extérieure puisqu’il semble être à 99% Viking (le 1% restant étant un brin Carolingien.) Et pourtant je le trouve moins représentatif du style Viking que les gravures d’Oseberg (ça n’engage que moi. Sans doute parce qu’il est pas 100% scandinave ?)
Toujours des animaux, des rubans / maillons de chaîne, mais on note l’introduction de motifs géométriques.

Le style de Jelling (à droite) inclut beaucoup plus de complexité mais reste très proche dans le fond : toujours des entrelacs animaliers.

Les styles suivants (Mammen, Ringerike et Urnes) sont identiques au style Jelling, à ceci près que les thématiques sont différentes. Plus végétales (Mammen), pleine de serpent (Ringerike.) Le style Urnes marque la fin de l’Art Viking en tant que tel pour se muer en art néo-chrétien, par des mélanges faunes/flores complexes.

Ensuite, à partir du 12e siècle, on ne peut plus vraiment parler d’Art Viking mais d’Art Européen.
L’Europe étant devenue intégralement chrétienne il est logique que ce qui représentait le passé artistique païen du monde Viking s’estompe. La mondialisation version médiévale !
Mais était-ce souhaitable ? Pas de mon point de vue !

Les Vikings n’avaient pas de casque à corne
mais ils avaient des épées ! Comment qu’c'est t’y qu’ils forgeaient ça ?!
Merci à Valentin et Skydda pour les liens pleins d’informations et d’images,
qui m’ont beaucoup aidées à écrire cet article !

Les Vikings sont plus réputés pour être des marins que des forgerons. Et non, ils n’étaient pas les premiers, les meilleurs, les inventeurs de la forge. Mais ils avaient tout de même développé des techniques particulières et un style unique !

Et de l’art. Quoi ? Les vikings n’étaient pas que des pillards aux cheveux longs sur des drakkar ?

Alors déjà, la forge médiévale, comment qu’ça marche ?

1) Etre forgeron

Le plus dur n’est pas de savoir faire une forge, même ici je vais vous mettre le mode d’emploi et des schéma. Et même de quoi savoir forger théoriquement.

J’ai rencontré un forgeron il y a 3 semaines (rien de médiéval) et on en a parlé un peu. Mais pas trop, il me faisait peur avec ses gros bras poilus.

Donc si l’expression est « c’est en forgeant qu’on devient forgeron » parle de forge et non d’autre chose, c’est pas pour rien ! La forge nécessite des connaissances (beaucoup), mais surtout une maîtrise musculaire du geste (« sentir » le mouvement) et un regard expert pour savoir quand le métal est prêt.
Des choses qui ne s’apprennent pas dans les livres, par ma barbe !

2) Principe de la forge

Une forge, c’est un foyer alimenté en combustible et en air (soufflet ci-contre par exemple) dans lequel on va chauffer notre bout de métal. Pour que l’air arrive dans le foyer sans déperdition, on utilise une tuyère; conduit taillé dans la pierre.
Puis une fois « à bonne température » (ça faut déjà le savoir) le bout de métal va pouvoir être cogné salement à coups de marteau, dégorgeoirs, poinàons et autres blocs d’acier sur une enclume.
Salement oui, mais avec une précision dingue.

On peut ainsi étirer le métal, réduire, créer des tranchants, etc.
Et là, le principe n’a pas vraiment évolué entre le Moyen-Age et aujourd’hui !!

3) Techniques

N’étant pas légitime pour donner des cours de forge, voilà un site qui le fait : Lien vers le cours de forge. Je vous en recommande la lecture si vous souhaitez comprendre les techniques pour travailler le métal (étirer, réduire, etc.) , c’est simple et plein de schéma. Et ça montre bien que même si on connait la théorie on serait bien incapable de forger.

La forge Viking médiévale avait quelques différences avec les forges qu’on peut voir aujourd’hi ou dans les films.

Outre l’utilisation d’un foyer en pierre et d’outils moins modernes, la forge était sous terre !
On peut le voir sur la photo en-haut de l’article, le « petit feu » qu’on voit a une sacrée machinerie en-dessous

La photo est issue de ce site, qui a reconstitué une forge Viking ! Encore une fois, si vous voulez plus de détails, n’hésitez pas à aller y jeter un oeil !

Suite de l’article : Histoire Viking – La Forge et l’Art Viking – 2/2

Feuilletant mes photos d’Islande j’ai repensé à une histoire intéressante :
celle de Thorkelsson et de la christianisation de l’Islande.
(Le vieux au-dessus, c’est la photo d’une sculpture de Thorkelsson prise à Reykjavik)

La christianisation de l’Islande s’est faite bien plus pacifiquement qu’en Norvège ( La Saga d’Olaf 1er de Norvège )
Remarquez, c’est dur de faire pire. Attention, ça n’a quand même pas été très jojo…

Les premiers chrétiens arrivèrent en Islande dès les années 800 et des brouettes. De simples colons venus d’Europe de l’Ouest (Irlande notamment) qui s’intégraient rapidement – en 3 générations ils suivaient le Forn Siðr (« Ancienne Coutume »; comme la « religion nordique » n’avait pas de nom elle fut nommée ainsi à postériori.)

Il en fut ainsi pendant près de 2 siècles.

Le premier missionnaire recensé arriva en 980. Un Islandais, accompagné d’un évêque Allemand. Ridiculisés et chassés en quelques semaines. 1-0 pour Odin.
Plusieurs tentatives comme celles-ci, des prêcheurs esseulés qui ne rencontrèrent aucun succès.

Mais en 995, lorsqu’Olaf 1er eu la mainmise sur la Norvège, dont dépendait politiquement et économiquement l’Islande, les choses devinrent plus compliquées…

Durant les 4 premières années de son règne, Olaf envoya d’abord des missionnaires classiques, des mecs un peu énervés qui voulurent évangliser l’Islande à l’ancienne (ndlr : en zigouillant des chefs de clan.) Notamment Thorgilsson, connu en Islande pour avoir détruit des autels et sculptures dédiés aux Ases.
Aucune de ces tentatives n’aboutirent; les Islandais n’étaient pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, par ma barbe !

En 999, quelques clans seulement avaient accepté le christianisme. Considérant cela comme un échec, Olaf décida de monter d’un cran dans la persuasion : embargo total sur l’Islande, interdiction d’accès aux marins Islandais et même prises d’otages de ressortissants Islandais en Norvège !

Cette campagne de terreur et de mise à mal économique fut accompagnée évidemment de pressions religieuses et d’aides aux clans chrétiens, qui se renforcèrent.

L’Islande était au bord de la guerre civile, les chrétiens ne voulaient pas de cohabitation.

L’été suivant, l’Althing (ndlr : sorte de parlement populaire Islandais) se réunit. Les débats furent vifs, sans doute trop. Alors le lögsögumaður*, Thorkelsson, fut nommé médiateur, pour prendre la décision du destin religieux de l’Islande.
Il accepta à condition que les deux parties se plient à sa décision.

Thorkelsson se retira alors un jour et une nuit, et médita sous une fourrure (cf. photo tout en haut de l’article.)

Il revint donner sa décision : l’Islande deviendra chrétienne, mais il sera toujours possible de manger de la viande de cheval et de pratiquer le culte que l’on veut dans le privé.

Thorkelsson jeta ses anciennes idoles dans la Godafoss, la chute des dieux, pour sceller cette décision. Le peuple accepta la décision et la guerre civile fut évitée.

Et évidemment, dès que l’Eglise fut bien implantée en Islande, l’Ancienne Coutume fut interdite. Tout comme la consommation de viande de cheval.
« La raison du plus fort est toujours la meilleure », comme il sera dit quelques siècles plus tard !

* Lögsögumaður : « celui qui connaît les lois », chargé de les réciter chaque année à l’Althing et de les faire appliquer strictement. Il est élu pour 3 ans et préside le Thing.

Un sujet qui me tient particulièrement à coeur est celui de la
christianisation des Vikings.
Alors un article pour faire un zoom sur Olaf Tryggvason; Olaf 1er de Norvège.
Avec pour l’accompagner une musique qui colle parfaitement avec cette histoire :
The Rode To Asa Bay de Bathory. Merci à Thomas

L’histoire d’Olaf 1er est digne des plus grandes saga; et elle contient tous les ingrédients pour faire un film excellent
!

(Spoil : un film qui finit mal.)

Olaf Tryggvason est fils de roi, petit-fils de roi, arrière-petit-fils du 1er roi de Norvège. Mais suite à l’assassinat de son père peu après sa naissance, Olaf et sa mère durent fuir. Ils se
réfugièrent en Suède. Cela dura peu de temps; le roi de Suède eut tôt fait d’envoyer des soldats pour récupérer l’enfant.

Le roi de Suède pensait bien faire puisqu’Harald à la Pelisse Grise, usurpateur du trône, demandait le retour du jeune Olaf pour l’éduquer et l’élever dans la maison royale.

Mais Olaf et sa mère parviennent à s’échapper de nouveau et partent pour Kiev, chez un oncle au service du roi Vladimir 1er.

Les années passent, et Olaf a 3 ans. Lors d’un voyage avec son père adoptif et son demi-frère, leur navire est attaqué et ils devinrent esclave.

Olaf et son demi-frère furent esclave 6 années durant. Jusqu’au jour où un envoyé de Vladimir 1er reconnut les enfants et les racheta.

Olaf grandit et devint un grand guerrier, acclamé de tous. Vladimir fit même de lui le chef de sa garde, mais devant la popularité grandissante d’Olaf il finit par le rejetter. Olaf décida donc
de repartir vers la Baltique, pour chercher la fortune et la Gloire.

Après maints pillages, Olaf rencontre la reine Geida, qu’il courtise et épouse. L’Europe du Nord est à ce moment là en plein chaos religieux, les armées chrétiennes étant en marche pour
évangéliser les Vikings. Olaf, en tant que gendre du roi des Wendes (mari de la reine Geida quoi) mène ses hommes aux côtés des chrétiens; sans l’être lui-même, pour combattre Harald 1er du
Danemark et Hakon de Norvège. C’est ainsi que le Danemark devint chrétien, mais pas la Norvège, qui refusa de se soumettre idéologiquement.

Mais à la mort de Geida, fou de chagrin, il repart pour une vie de Gloire et pillages. Près de 10 ans s’écoulèrent.

Puis un devin lui prédit une destinée exceptionnelle, une blessure grave et sa conversion. Olaf fut blessé gravement et se fit baptiser peu après.

C’est là qu’Olaf Tryggvason sombre du côté obscur.

Il va en Angleterre participer à un thing (assemblée) convoquée par la soeur du roi de Dublin, veuve et cherchant un mari. Comme on peut s’y attendre, il l’épouse. Mais le roi de Norvège, Hakon,
entend parler de cet Olaf, fils de Tryggve, et envoie un espion chargé de le faire subtilement revenir en Norvège.

Mais Hakon est mal aimé par son peuple, y compris par son espion, qui avertit Olaf que la Norvège va bientôt se soulever. Olaf part et prend la tête de la rebellion. Hakon, sentant le vent
tourner, décide de se cacher; et Olaf offre une prime à quiconque le tuera. Pourtant, l’esclave qui lui amena la tête d’Hakon fut mis à mort.

Olaf Tryggvason devint Olaf 1er de Norvège. Il passa les années suivantes à évangéliser par la force les différentes provinces de Norvège; il tenta même d’épouser la reine de Suède (et échoua)
pour créer une grande nation scandinave chrétienne. Dans sa volonté d’unir la Scandinavie, il créa en fait plus de division en épousant la soeur du roi du Danemark, qui lui en voulu terriblement.

Olaf 1er de Norvège mourru au combat, en voulant reconquérir les terres de l’ex-mari de sa femme; attaqué sur son drakkar par une union de Suédois, Danois et Wendes. Ca, c’est la version courte,
façon « honorable guerrier. »

Car plutôt que de mourir, il préféra sauter à l’eau.

La morale de cette Saga, c’est qu’Olaf 1er reprit le trône à Hakon Sigurdson et se le fit reprendre ensuite par Eric Hakonsson, le fils. Ca semble bien dérisoire comme Saga. Mais au
milieu, la Norvège aura été totalement et brutalement évangélisée…

Petite anecdote sur Olaf Tryggvason : il était très attaché à son chien, Vige.

Lorsqu’il était en Irlande, Olaf monta un jour une expédition. Ses hommes allèrent donc chercher des provisions et ramènerent un grand troupeau de vaches. Mais un paysan arriva et demanda à
Olaf de lui rendre ses bêtes. Olaf accepta si le paysan était capable, sans retarder le départ de l’expédition, de retrouver ses vaches. Le paysan envoya son chien, qui dégagea du troupeau en
quelques instants toutes les vaches marquées du paysan. Olaf demanda à acheter le chien, mais le paysan proposa de lui offrir. Olaf l’échangea alors contre sa bague en or et son amitié.